Les facteurs de l’intensité de la force musculaire

Structure du muscle

Les paramètres sont la longueur du sarcomère et l’étirement du muscle. Ils correspondent respectivement à la composante contractile et élastique du muscle.

Relation Force-Longueur (ou Force-Angle)

Comme on l’a vu précédemment, le mécanisme musculaire est basé sur le glissement des filaments d’actine entre les filaments de myosine. Par conséquent, la longueur du sarcomère varie en fonction de la posture des membres, c’est-à-dire en fonction de l’angle articulaire.
On peut alors distinguer 3 phases :

  • Lors de l’allongement du sarcomère (longueur supérieure à 2 micromètres), les lignes Z s’éloignent l’une de l’autre, les ponts d’actines et de myosine sont de moins en moins nombreux et la force produite diminue progressivement.
  • Lors du raccourcissement du sarcomère (longueur inférieure à 2 micromètres), les myofilaments se chevauchent de plus en plus, limitant ainsi les possibilités de formation de ponts et la force que le muscle peut développer.
  • Il existe une longueur musculaire optimale (2 micromètres, Lo) correspondant au maximum de force (Po) que le muscle peut développer en travail isométrique, c’est-à-dire à la longueur où peuvent se faire le maximum de ponts d’union entre les myofilaments.

On comprend donc que la force maximale développée par le muscle dépend en fait du nombre de ponts d’actine-myosine créés, celui-ci variant avec les différents emplacements des filaments de myosine par rapport à ceux d’actine et donc variant avec la longueur du sarcomère, comme nous venons de le voir. Plus le nombre de ponts formés entre l’actine et la myosine est important, plus la tension développée par le muscle est importante.

On pourrait penser que en augmentant la longueur du muscle, on augmenterait sa force. Accroître la force musculaire revient en fait ici à augmenter le nombre de ponts formés pour chacune des différentes longueurs du sarcomère. De plus, il faut ajouter que la longueur initiale du muscle ne peut être augmenté.

Relation Force-Etirement

Cette force dite passive correspond à la force de résistance générée par le muscle lorsqu’il est soumis à un allongement qui le place à une longueur supérieure à la longueur optimale (Lo). Cela ressemble à la tension d’un ressort sauf qu’ici l’augmentation de la force se fait de manière exponentielle.

En dessous de Lo, seule la composante contractile est sollicitée.

Cette tension serait due à une protéine élastique qui attache les myofilaments de myosine aux stries Z, la connectine, et dont voici l’emplacement :

Cette tension est nulle en dessous de la longueur optimale et augmente jusqu’à un maximum d’allongement et à partir duquel il y a rupture.

Cette tension passive augmente avec la raideur des myofibrilles. Pour augmenter cette force, il faut donc augmenter la raideur des fibres du muscles.
Cette tension permet de compenser en partie les forces extérieures qui allongent le muscle.

En additionnant ces 2 tensions, on obtient le graphique ci-a droite:

On note que en dessous de Lo, seule la composante contractile est sollicitée.

Bilan

Pour augmenter cette tension totale du muscle, il faut donc :

  • Augmenter la section transversale du muscle, car cette section dépend du diamètre des fibres, ce diamètre dépendant du nombre de myofibrilles. Or plus il y a de myofibrilles dans une fibre musculaire, plus il y a de ponts d’actine myosine, et plus la force développée est importante.
  • Accroître la raideur des myofibrilles.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Section d'un muscle